Le Puits Bérault est un lieu dit à l’angle sud-ouest du domaine de Grillemont, où arrive plusieurs cours d’eaux qui constituent la Riolle. Le pont du Puits Bérault (le second sur la Riolle) est situé juste en aval de la confluence de ces cours d’eaux, sur la route qui relie La Chapelle Blanche à Bossée, dans un virage dangereux pour la circulation car en partie masquée par la végétation. (Fig 1 et 2)
Ce pont du puits Bérault, second pont officiel sur la Riolle officielle, est matérialisé par des panneaux indicateurs du cours d’eau qu’il enjambe, mais il ne comporte pas de véritable ouvrage d’art, ni rambarde maçonnée ou métallique: c’est une grosse canalisation pour que l’eau puisse s’évacuer sous la route. (Fig 3 et 4)
En amont immédiat de ce pont, à l’extérieur du domaine de Grillemont limité ici par un mur en partie délabré et disposant d’une porte toujours close, il existe une zone en contrebas de la route constituant une sorte de large mare peu profonde qu’on dit être les restes d’un lavoir. Le bâtiment qui protégeait ce lavoir présentait des pierres de belle facture qui auraient été réutilisées dans diverses constructions et en particulier pour édifier le petit mémorial de la Fontaine Saint Martin, à l’est de la commune. (Fig 5 et 6)
Listons l’ensemble des cours d’eau arrivant au pont du Puits Bérault
– Le chiffre 1 en rouge sur la Fig 7 indique la source officielle de la Riolle. Le cours d’eau qui nait à cet endroit (bois de la Catin) reçoit deux petits fossés avant d’atteindre la Houssaie; puis par l’étang Neuf il rejoint la partie nord de l’étang fourché.
– Le chiffre 2 en rouge sur la Fig 7 indique l’origine de fossés qui se réunissent avant de passer sous la D50 (et parfois la submergent) avant de gagner par l’étang Plat la branche est de l’étang Fourché.
Toutes ces eaux se mêlent pour nourrir la Riolle, identifiée au déversoir de l’étang Fourché où se situe le premier pont officiel (avec des panneaux indicateurs).
– Le chiffre 3 en rouge sur la Fig 7 indique l’origine que Google attribue par erreur à la Riolle, sachant qu’à cet endroit arrivent plusieurs fossés (non indiqués sur la carte) dont l’un venant de la Folie. Ce cours d’eau, qui passe aussi sous la D50 et reçoit, après le bourg de la Chapelle Blanche, les effluents de la station d’épuration, peut être très important par temps de grandes pluies. (Fig 8,9 et 10)
– Le chiffre 4 en rouge sur la Fig 7 indique l’origine d’un cours d’eau, sans doute en relation avec l’étang de Grand Clos, qui rejoint la Riolle à travers les bois de Grillemont. Un autre petit fossé rejoint la Riolle en amont du lavoir du Puits Bérault.(Fig 11)
Beaucoup d’eau peut donc arriver simultanément à la zone humide située juste en amont du pont du Puits Bérault, créant des conditions d’inondation des terres alentour.
L’altitude du pont du Puits Bérault est d’environ 89m. Les 4 cours d’eau que nous avons indiqués ci-dessus partent tous d’une altitude d’environ 120m: bois de la Catin 116m, zone des Saulquins, 121m, la Folie 124m, l’étang du Grand Clos 120m. Il y donc une dénivellation d’un peu plus de 30m entre l’origine des eaux qui arrivent au Puits Bérault et le pont où elles passent.
La pente moyenne pour chacun de ces 4 cours d’eau varie donc de 1% (pour l’eau qui vient de la Folie) à 3% (pour l’eau qui arrive du déversoir de l’étang Fourché).
Sachant que le confluent de la Riolle et de la Ligoire se fait à l’altitude de 61m, la Riolle ne bénéficie plus que d’une dénivellation de 28m entre le Puits Bérault et son confluent. La pente est donc beaucoup plus importante entre les points de départs des eaux de la Riolle et le Puits Bérault, que de ce point jusqu’à son confluent situé à 8km. En aval du Puits Bérault la pente moyenne de la Riolle n’est plus que de 0,3%. Pas étonnant qu’on retrouve dans cette portion de très fréquentes inondations: les eaux arrivent rapidement au Puits Bérault…puis elles descendent très lentement jusqu’au confluent.
En 1830, à l’époque de l’établissement du cadastre dit de Napoléon, le régime des eaux était différent. Sur la carte du cadastre (Fig 12) on voit bien figurer la zone de collecte des eaux de deux ruisseaux dans l’angle des murs du domaine de Grillemont (en vert sur le schéma) puis l’écoulement vers l’aval noté « ruisseau » et qui semble être notre Riolle actuelle. Le lavoir y existait-il à l’époque?
Mais, en 1830 figure un second cours d’eau, plus ou moins parallèle, qui passe lui aussi sous le chemin de Bossée à la Chapelle, après avoir suivi « l’ancienne route » qui mène à la Croix de Paradis. On se retrouve donc avec une sorte se zone inondable entre les deux ruisseaux, permettant d’absorber les trop-pleins en cas de pluies abondantes. Cette zone devait être riche en alluvions et permettre des cultures plus exigeantes que les céréales. Le grand nombre de petites parcelles de cette zone matérialise peut être cette recherche de terres plus fertiles.
A cette époque, les eaux du versant nord (venant par les étangs de Grillemont) et celles qui venaient du sud, depuis le Bourg de la Chapelle et la Folie, ne se mélangeaient donc pas au Puits Bérault mais à la Voltière. Combien de temps en fut-il ainsi?