A la fin de la dernière guerre mondiale, les allemands en quittant Sepmes, abandonnèrent dans un bois, soigneusement dissimulée, une des moto-chenilles qu’ils utilisèrent dans nos campagnes pour le contrôle de la ligne de démarcation. Le nom allemand de cet engin est Kettenrad.
La Kettenrad, produite de 1940 à 1948, se présentait comme un petit tracteur à chenille disposant à l’avant d’une roue directrice actionnée par un guidon qui donnait une plus grande stabilité de conduite. Mu par un moteur 4 cylindres de 1478 cm3 Opel, cet engin très maniable (le blocage de la chenille d’un seul côté lui permettait de tourner sur place), pouvait atteindre une vitesse de 70 km/h et était capable d’aborder tout type de terrain. C’est pourquoi il fut beaucoup utilisé dans la boue des steppes de Russie.
Il était utilisé pour le transport de troupe (3 personnes par machine – le chauffeur face à la route, les 2 soldats tournant le dos à la route); mais aussi pour le déroulage de câbles téléphoniques ou pour le tractage de remorques ou de pièces d’artillerie légères (jusqu’à 450 kg); ou même pour déplacer les avions à réactions au sol sur les aérodromes. Le véhicule avait l’avantage d’être le seul tracteur suffisamment petit pour tenir dans la soute d’un avion de transport. (Fig 1 à 3)
Quelques temps après la guerre des chasseurs, et en particulier Marius Saint Aubin, garagiste à Sepmes, résistant qui participa à la réception des armes larguées par l’aviation anglaise en janvier 1944, retrouvèrent la moto-chenille abandonnée par l’armée allemande en repli. La moto-chenille fut réparée par le garagiste et son fils Yvon. On dispose de photos de cet engin retapé et présenté lors d’une fête du village en 1983. (Fig 4 et 5)
Finalement la Kettenrad fut revendue au musée de la libération de Salon de Provence.
Remerciements à E. Fontaine pour les informations fournies.
Encore MERCI !