Après des législatives partielles début Juin, les 4 communes de la vallée de la Riolle ont, comme tout le pays, été invitées à participer aux élections départementales (canton de Descartes) et régionales (région Centre Val de Loire).
Comme pour les élections législatives partielles on pourrait être tenté d’écrire « on prend les mêmes et on recommence ». En effet pour les élections départementales de 2021, Gérard Dubois est réélu, tandis que pour les élections régionales, François Bonneau a de nouveau obtenu la majorité des suffrages.
Au niveau national, 4 données principales de ces élections ont été relevées par les médias:
- Tous les records d’abstention ont été battus (de l’ordre de 70%!) Elle est présentée comme la marque d’un désintérêt des français pour la politique politicienne ou comme le rejet de l’offre politique existante.
- Tous les présidents sortants des régions métropolitaines ont été reconduits et le paysage global de la France des cantons reste stable
- Les résultats du Rassemblement National ont été décevants par rapport aux prévisions des sondages, et en recul par rapport aux élections de 2015
- Les résultats du parti du Président de la République sont très faibles vis à vis des espérances affichées.
Les commentateurs laissent entendre que l’effondrement du RN et de LREM rend caduque la prévision qui était tacitement acceptée d’un second tour de la Présidentielle de l’an prochain entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ils veulent voir dans ces résultats une certaine renaissance de la politique partisane Droite/Gauche qui avait structuré la vie politique de notre pays depuis 60 ans. Résumer ces élections par « on prend les mêmes et on recommence » est sans doute trop rapide.
Les départementales, en 2015, avaient mis en présence dans notre vallée 4 binômes au premier tour, et avaient vu la victoire de Gérard Dubois (droite) face au FN, malgré le maintien d’une liste de gauche. Cette année, après un premier tour avec 3 binômes, Gérard Dubois s’impose au second tour face à nouveau candidat du RN. Mais, pour un nombre d’inscrits quasi équivalents (1326 en 2015 contre 1354 en 2021) le nombre de votants au second tour (un tout petit peu plus important qu’au premier tour) était de 795 en 2015 contre 462 en 2021; presque moitié moins de votants! La Riolle s’est donc trouvée dans le même schéma hyper-abstentionniste que le reste du pays. Et pourtant, Gérard Dubois qui avait 368 électeurs dans la vallée en 2015 en retrouve 362 en 2021: abstention connait pas! Pour le FN qui avait rassemblé 204 suffrages en 2015, il n’en reste plus que 68 en 2021. Abstention? Quant à la gauche qui avait encore 191 voix en 2015…elle en avait 0 cette année. Abstention?
A coté des choses stables, n’y a-t-il pas des restructurations profondes qui ne peuvent être interprétées par la seule abstention?
Les régionales, en 2015, ont vu s’opposer 8 listes au premier tour, et offrir une triangulaire au second, à l’issue duquel François Bonneau était arrivé de justesse en tête devant le candidat du FN (une petite dizaine de voix pour l’ensemble des communes de la Riolle). Cette année, 7 listes étaient en compétition au premier tour et 4 restaient en lice pour le second. Ce second tour a placé en tête, encore une fois, François Bonneau, devant le candidat du RN.
Mais, contrairement au gagnant de l’élection départementale, le vainqueur de l’élection régionale perd un grand nombre d’électeurs, alors que le niveau d’abstention est le même pour les deux élections: François Bonneau n’a plus que 179 personnes qui votent pour lui en 2021 alors qu’il y en avait 292 en 2015. Le RN perd proportionnellement encore un peu plus d’électeurs: 281 en 2015 contre 97 en 2021. Le candidat de droite subit une érosion comparable: 264 voix en 2015 contre 92 en 2021. Abstention? Fort probable puisque le score du candidat LREM est quasiment sans impact sur les résultats.
En tant qu’habitant de la Riolle je fais deux observations:
1- Un candidat physiquement connu et proche des électeurs (il a été un acteur important de l’économie de Sepmes, Maire de Marcé…), malgré l’hyper-abstentionnisme conserve intact son électorat.; alors qu’un président de Région, ignorant jusqu’à l’existence même de notre vallée, peine à conserver ses électeurs.
2- La furie éolienne qui s’est abattue sur notre territoire n’a peut être pas été « oubliée » par les électeurs de la vallée. Ce qui me pousse à le penser c’est la déroute des « écologistes » d’une part, et de Marc Fesneau d’autre part, dont les positions pro-éoliennes étaient bien connues, et qui ont été sèchement éliminés.
Par ailleurs, la position des socialistes vis à vis de « l’écologie », et la réponse très « politique » (tout et son contraire) faite par François Bonneau au « Collectif des Associations de défense de l’environnement et du patrimoine de la Région Centre-Val de Loire », (Fig1) a peut être joué un rôle dans la diminution des voix pour la liste socialiste entre 2015 et 2021. En tout cas, nous verrons bien comment travaillera le Président de Région.
Sachant que la Maire de La Chapelle Blanche Saint Martin, et le Maire de Civray sur Esves devraient « avoir l’oreille » des acteurs socialistes à la Région ou dans la circonscription, nous devons garder l’espoir que les 10 éoliennes prévues sur les 10 km de la Riolle, resteront dans les cartons des promoteurs. Foi de cigogne noire!
Belle analyse!… La clarté des positions des candidats et leur proximité font la différence. Tout cela est rassurant comme la vallée de la Riolle, belle, constante, sereine qu’il est important de préserver, comme la timide cigogne noire qui hante nos forêts.
On voit bien que l’éolien est un enjeu national majeur et que les territoires qui devront supporter les machines seront très pénalisés. Mais il y a aussi beaucoup de non dits et d’abus de confiance vis à vis du payeur final qui sera le consommateur. Je conçois qu’il soit difficile pour un parti politique de dire clairement: je soutiendrai ou je ne soutiendrai pas le développement de l’énergie éolienne. Mais qu’attend-t-on d’un parti politique sinon qu’il dise où il veut que le pays se dirige? Quand Pompidou a décidé que le nucléaire devait être développé il n’a pas fait mine de dire oui et non « en même temps ». Il a soutenu tous les moyens pour aboutir à l’équipement de la France en centrales nucléaires. Je m’en souviens très bien car à l’époque, on ne parlait pas de gaz à effet de serre ni d’énergie décarbonnée, j’étais opposé (pour des raisons médicales). Aujourd’hui dans la lettre de Bonneau le lecteur est trimbalé entre des avis contradictoires, des motifs aléatoires, des impossibilités, et des conflits de tutelles qui annulent toute notion de choix. C’est l’impuissance et l’indécision qui semblent maîtresses; et le lecteur (l’électeur) se sent floué. On ne sait pas au fond si le PS serait pour ou contre le développement des éoliennes dans les proportions voulues par les verts et Macron. Le problème est identique pour le parti LR. Un moratoire, c’est interessant pour les opposants; mais non une garantie: que fait-on après le moratoire? Quand au RN, son opposition, on le perçoit bien, a quelque chose d’une position « attrape tout » et nul part son programme économique n’est clair.
Alors il reste les écolos, les bobos des villes, qui eux ont le mérite d’être clairs: plein d’éoliennes pour les campagnes et les marins pêcheurs…Mais leur programme économique est à peu près aussi illisible que celui du RN.
Je crois qu’avec le temps, la question de l’éolien ne pourra être éludée et qu’elle sera un enjeu des présidentielles. Il faudra de la clarté.