La rive droite de la Riolle, sur le plateau qui court de La Chapelle Blanche jusqu’à Sepmes en passant par Bossée, compte de nombreux étangs bien visibles sur les cartes (Fig 1) ainsi que de nombreuses mares. Bien sûr ces milieux aquatiques sont propices à la vie des poissons, et des batraciens, mais aussi de leurs prédateurs que sont les oiseaux: canards, hérons, aigrettes, cormorans, cigognes…
Mais en fait, c’est l’homme, au cours des siècles qui a organisé ces étangs pour sa propre alimentation et contrôler, autant que possible la circulation et le stockage de l’eau. Les documents de Mme Janvier (publiés dans les bulletins municipaux de La Chapelle Blanche dans les années 80-90) nous indiquent « qu’à l’époque féodale et jusqu’à la Révolution, il y avait au moins 10 étangs sur le domaine de Grillemont… aménagés pour y élever le poisson, nourriture importante (plus de 100 jours de carême par an). Un décret de la révolution décida d’en assécher beaucoup et de détruire les levées ». Mme Janvier signale aussi « qu’en 1930, il ne restait que 3 étangs en eau: le Grand Clos, le Neuf et la pièce du château. Mr. G. Lecointre en fit remettre 3 en état à cette époque : le Plat, le Fourché, et l’Enfer »
La pisciculture n’est donc pas une activité nouvelle dans la vallée de la Riolle et il faut se réjouir qu’elle ait été maintenue malgré toutes les difficultés qui la menacent: multiplication des oiseaux prédateurs, disparition de la vente aux particuliers, contraintes environnementales et agricoles…
Les propriétaires de Grillemont avaient organisé le lundi 10 janvier la pêche de l’étang Fourché, celui qui est considéré par l’administration comme le lieu de la source de la Riolle, et qui reçoit les eaux de l’étang Neuf et de l’étang Plat,.
Alors qu’autrefois, la pêche se faisait en ouvrant la vanne du déversoir pour récupérer, en contrebas, en aval du pont, les poissons piégés par des grilles, elle se fait désormais en amont en déployant un filet qui concentre les poissons au pied du déversoir. Cette technique de pêche permet de conserver plus de 99% des poissons vivants jusqu’à leur revente (pour repeupler d’autres étangs), contre seulement 80% avec la pêche en aval.
Pour pouvoir organiser cette pêche, le niveau de l’étang est abaissé dans les jours précédents, de façon à permettre d’installer les filets de façon optimale, au moment voulu.
Une entreprise spécialisée de Mézières en Brenne (zone bien connue de grands étangs) est venue avec son personnel et tout le matériel adéquat. La pêche proprement dite s’est faite en deux heures. Environ 500 kgs de poissons ont été récupérés. Les trois espèces pêchées furent les gardons, les goujons, et les tanches, de loin les plus grosses.
Evénement de la Riolle, nous vous présentons cette pêche sous forme d’un reportage illustré et légendé.
C’est beau le travail de l’homme quand il respecte et soumet la nature!
Super!
Merci
oui très bon reportage, sacré boulot. J’éprouve de l’admiration pour les hommes, leur travail en regardant ces photos et en lisant ce texte.
Oui, vous avez raison l’homme peut être, par son travail et ses réflexions, capable de la meilleure coopération avec la nature.
Excellent reportage très bien illustré. Il intéresserait certainement beaucoup de professeurs des écoles. Je pense tout naturellement d’abord aux enfants des communes que traverse La Riolle !
Merci de votre avis positif. Il est bien entendu que tous les documents mis en forme sur ce blog sont à la libre disposition de toutes celles et ceux qui les lisent. Tout le monde peut copier ces posts ou en extraire les images qui présentent un intérêt à leurs yeux. Ce blog n’a aucun objectif financier ou de notoriété. C’est juste un petit morceau de mémoire pour qui veut se renseigner sur notre belle vallée. Et toutes celles et ceux qui ont envie de s’y exprimer peuvent le faire, y compris sous pseudo. La règle est simple: essayer d’être le plus près possible du réel de la vallée de la Riolle, sous tous ses aspects.