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Nous avions indiqué que nous décririons tous les ponts et les gués de la Riolle. Après avoir évoqué le pont du Puits Bérault nous faisons aujourd’hui l’historique des gués.
Un gué c’est un endroit, sans pont, où l’on peut traverser un cours d’eau à pied. On considère que le passage sur des pierres ou un radier constitue aussi un gué. Une chaussée immergée construite par l’homme permettant de franchir le cours d’eau est aussi considérée comme un gué. Pour ce qui concerne la Riolle, à l’époque du cadastre de Napoléon, en 1830, il semble n’exister, en dehors du Puits Bérault, qu’un seul pont, malgré tous les chemins qui franchissent la rivière, celui de la route de Bournan à Sepmes à l’emplacement de l’actuel pont des Tabardières. Tous les autres franchissements de la Riolle semblaient se faire par des gués. Bien des habitants encore vivants se souviennent d’ailleurs de gués dont certains étaient encore usités dans les années 1950, et nomment encore les franchissement de la Riolle par le nom des gués correspondants.
Si l’on prend la Riolle de l’amont à l’aval on dénombrait 5 gués à partir du pont du puits Bérault
- Il y a d’abord le gué de Géron, (Fig 1) en bas du hameau de Géron (rive droite), et qui a été remplacé par une grosse canalisation recouverte de pierres et de terre pour permettre le passage des engins agricoles. Les promeneurs sont rares en cet endroit mais ils peuvent y passer la Riolle pour rejoindre la Basse Pommerie (rive gauche). La photo d’entête illustre au petit matin le chemin descendant de Géron vers le gué.
- Le second gué est le Gué Joubert (Fig 2 et 3), dont l’origine du nom semble oubliée. Il permettait de franchir la Riolle (sur des pierres) sur le chemin qui va des Termelleries (rive droite) à Prix (rive gauche). Là aussi une grosse canalisation a été construite et en partie maçonnée pour que les engins agricoles puissent franchir le ruisseau. Le chemin qui rejoint les deux cotés de la vallée, qui est limitrophe des communes de Bournan et de La Chapelle Blanche, permet de profiter de beaux paysages, à l’est comme à l’ouest: les toits de Grillemont d’un coté ou l’enfilade de la vallée de l’autre.
- Le troisième gué n’existe plus: c’était le gué de la Crime. (Fig 4) Ce gué était emprunté par les lavandières de Bournan qui venaient laver leur linge à la fontaine des Jourdelins, en descendant directement du bourg sans faire le détour par le gué des Roches.
- Le quatrième gué était le gué des Roches qui était dominé par le hameau du même nom sur la rive droite de la Riolle. Ce gué permettait le passage sur le chemin de Bournan à Bossée. Il est aujourd’hui remplacé par un pont en bonne et due forme; d’autant que le chemin qui rejoignait directement la route venant de Bournan vers la croix de la Crime a été supprimé: c’est désormais l’écoulement des Jourdelins qui l’utilise pour gagner la Riolle. (Fig 5)
- Le cinquième gué officialisé par le cadastre de 1830 est le gué Robert qui était situé sur le chemin de Bournan à Sainte Maure et celui de Bagneux au grand Paimbault (Fig 6 et 7) Il semble étonnant qu’aucun gué n’ait existé entre le gué Robert et le gué des Roches ce qui représente une distance de près d’un kilomètre. Il faut dire qu’il semble exister des passages, non signalés comme gués, au niveau des Tabardières (chemin de Bournan à Sepmes), ainsi qu’en bas de Chemely (rive droite). S’agissait-il de petits ponts?
C’est dans la zone de ce cinquième gué qu’à été construit plus tard le pont le plus important sur la Riolle; lui même reconstruit à la fin du xx° siècle pour limiter les virages dangereux.
Le développement des moyens de transports, agricoles ou non, sont à l’origine des modifications des voies de circulations dans la vallée de la Riolle. On observe facilement que les chemins de 1830 sont pour beaucoup d’entre eux différents de ceux qu’on utilisent aujourd’hui. Même s’il peut être tentant pour les enfants de jouer à sauter les gués, et si une rivière en liberté est sans doute plus attrayante qu’un cours d’eau plus ou moins canalisé, la plupart des utilisateurs des voies de passage longeant ou traversant la Riolle apprécient que les gués aient été remplacés par des ponts. D’autant que notre rivière recèle encore des petits ponts bien cachés qui méritent le détour. Nous en reparlerons.