D’où viennent les noms des rues de nos 4 villages de la Riolle? Que représentent-ils? Que disent-ils de notre histoire? Sont-ils différents d’une commune à l’autre?
Il y a toujours les grands classiques des célébrités nationales ou locales, les noms des lieux-dits où passent ces rues, les rappels de dates militaires, ou les noms de fleurs… Pourtant les choix des noms de rues par les quatre communes semblent s’être faits sur des bases différentes. Un inventaire est relativement aisé et les comparaisons faciles.
A Bournan, une fois qu’on a planté le décor (Place de la Mairie, rue Principale, rue de l’Esves), évoqué le lieu-dit de la Cormelière, délimité la rue des Jardins et la rue des Orchidées pour rappeler qu’on est à la campagne, il ne reste qu’une seule rue: la rue de Versailles. Pourquoi Versailles? Evoque-t-on ici la ville de Versailles? Et pourquoi? Original en tout cas alors que les autres noms de rues du village manquent cruellement d’imagination.
A Civray sur Esves, les noms de rues sont beaucoup plus typées. Après que des lieux-dits aient naturellement donné leurs noms aux voies de circulation (rue de la Pinotière, rue du Paly, rue du Chilloux…), après qu’on ait signalé la profusion de jonquilles dans la rue qui traverse la zone, après avoir distingué la rue du Moulin ( 3 ou 4 moulins sur la commune), et consacré une autre rue aux anciens combattants, toutes les autres rues portent les noms de personnes célèbres. La rue Descartes s’impose quand on est si près du village natal du philosophe-physicien, et qu’on imagine bien qu’il ait pu fréquenter le bourg. Les autres personnages honorés par les noms de rues de Civray sur Esves, et c’est une vraie originalité, ont été choisis parce qu’ils ont contribué à la vie du village. 4 maires au moins ont une rue: rue Emile Gatillon, rue Charles Fonteneau, rue Marcel Millet et rue Théophile Droin. Et puis il y a la rue Solange Grégoire, pour honorer une institutrice qui joua un rôle à Civray. Belle idée de donner des noms de rues aux gens qui ont contribué au développement de la commune.
À La Chapelle Blanche Saint Martin, on retrouve bien entendu des noms de rues liés aux lieux-dits desservis: rue des Racineaux, rue de paradis, rue de Croix Paradis, rue de la Démènerie, rue de la Folie, rue des Bournais. Il y a aussi ces voies qui évoquent des éléments campagnards représentatifs des lieux: rue des Fontaines, allées des oiseaux, allée des grenouilles. Signalons aussi cette route de la liberté qui rappelle à la fois le grand principe républicain et les mouvements militaires de la seconde guerre mondiale. Et, comme dans un grand nombre de nos villages, des noms de rues ont été donnés en mémoire de ceux qui ont contribué à l’histoire locale: rue Dangé D’orsay (dont nous reparlerons dans un prochain post), rue de l’Abbé Favoreau (curé de la commune), et Place Janin (maire). Il faut aussi citer la rue Rabelais, né en chinonais, et dont la notoriété internationale fait un héros naturel de notre région.
Et puis il y a la rue Fondaie. Dont je ne connais pas l’origine du nom. Quelqu’un peut-il nous la préciser?
A Sepmes, les noms de rues sonnent comme à Paris, listant les grands (très grands) noms de notre petite région. Quelle chance pour un petit village du sud Touraine de pouvoir ainsi afficher les noms (et les prénoms) de « régionaux » mondialement connus: rue François Rabelais, rue René Descartes, rue Honoré de Balzac, rue George Sand, rue Alfred de Vigny, rue René Boylesve…Bravo! D’autant que cette liste de noms prestigieux s’enrichit du nom d’une héroïne de la commune pendant la dernière guerre : rue Thérèse de Poix (dont nous reparlerons aussi dans un prochain post). Il faut aussi citer la rue Abbé Pivet.
On doit aussi signaler quelques rues dont les noms signalent des lieux dits: rue du saut du loup, rue des Saulniers, rue des Rigaudières. Et, comme souvent une rue de la République.
Pourtant on ne saurait conclure sans citer une autre particularité des noms de rues de Sepmes: le nombre de rues évoquant les guerres: rue du 11 novembre 1918, rue du 8 mai 1945, rue des anciens d’AFN…Sepmes, un village très marqué par les guerres; nous y reviendrons aussi.
Pour l’ensemble de ces 4 communes un seul nom de rue apparait deux fois: Rabelais. Pourquoi pas Descartes? Les eaux de la Riolle ne passent-elles pas à Descartes?
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A propos de Bournan.
D’autres lieux-dits Versailles existent, c’est le cas à Ciran, l’origine de ce mot est la nature des terrains, probablement humide, argileux.
Merci de cette information. En effet il est bien plus vraisemblable que le nom de la rue de Bournan soit en rapport avec la nature des terrains que cultivaient les agriculteurs d’autrefois, qu’avec la ville de Versailles.
J’avais aussi entendu dire que ce mot de « versaille » pouvait être en rapport avec la terre retournée par le passage de la charrue. Mais je n’avais rien trouvé dans le dictionnaire.
J’ai regardé de près sur le cadastre Napoléon de 1830 si le nom de « Versaille » y figurait. Et j’ai eu la surprise de voir que le mot était orthographié différemment. Mais je ne sais pas le recopier car la belle graphie à la plume du géomètre de l’époque m’est inconnue. Je joins donc une image du mot « Versaille… » et je compte sur un lecteur ou une lectrice qui pourra nous dire comment s’écrivait ce mot en 1830 et son sens. Merci d’avance
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