Notre-Dame de Sepmes (3): l’oeuvre sculptée et le mobilier

L’église de Sepmes, dont nous avons rappelé les caractéristiques architecturales dans les posts précédents, dispose également de sculptures et éléments de mobilier très intéressants et dont un grand nombre a fait l’objet d’un classement.

L’oeuvre sculptée et les statues. Pour Gérard Fleury (1), « l’usage de colonnes s’appuyant sur des consoles sculptées de têtes ou de bustes couronnés placés à mis hauteur, ainsi que des clés de médailles sculptées, marque la caractère gothique de l’Ouest de l’édifice {…} Les têtes sont à visages joufflus, sauf celle de rois qui ont des lèvres fines et constituent les oeuvres de la meilleure qualité ». Les sculptures dateraient de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe siècle. Cet auteur fait aussi observer que 14 chapiteaux utilisent le motif des feuilles où la variété est frappante.

Pour la statuaire proprement dite l’église de Sepmes présente 3 oeuvres originales:

– Des fonts baptismaux en pierre de taille. Montée sur une base carrée moderne, la cuve a été taillée dans un bloc cubique. A chaque angle fut réservée une figure humaine supportée par une volute. Hauteur 95cm par 95cm de coté. Ils datent de la fin du 15e siècle.

– Une vierge placée au dessus de la porte occidentale de l’église: statue de 60cm de haut, en fonte de fer, datant du XIX siècle.

Une statue de Saint Gratien, contre le mur nord, placée au dessus d’une châsse qui aurait contenu des reliques du saint, mort selon la légende vers 732 sur les bords de la Riolle, et enterré dans le cimetière qui jouxtait l’église de Sepmes, avec un enfant qui l’accompagnait. (Fig 1 à 6)

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Le mobilier, dont une grande partie est classée, est relativement bien conservé dans l’église de Sepmes.

• L’autel et le tabernacle occupent l’abside. Sur le devant de l’autel, un bas relief peint, illustre la visite du Christ chez Simon le pharisien. A gauche, la pécheresse aux cheveux longs (Marie Madeleine) oint de parfum les pieds du Christ. Le tabernacle en bois doré fut restauré en 1866 par Le Brun. Le palmier fut peut être ajouté à cette époque. L’ensemble forme un meuble majestueux et bien mis en valeur sous les cinq voutains de l’abside.
• Une chapelle dédiée à la vierge, mais aussi à Saint Joseph, occupe le pignon oriental de part et d’autre de l’abside (deuxième travée du collatéral nord et du collatéral sud)
• Deux grands tableaux, classés, sont suspendus aux murs nord et sud de la nef. Au nord, La Sainte Famille, copie du XIXe siècle d’un tableau d’Annibal Carrache qui se trouve au Louvre. Au sud un Saint François de Paule, en pied, et bâton de pèlerin en main, fondateur de l’ordre des Minimes. Il s’agit d’une copie du XVIIe siècle dont l’original a été perdu.
• La déploration, don de l’Etat en 1874, est une copie du XIXe siècle d’un tableau du Louvre datant du XVIIe siècle.
• Les vitraux ont été installés au XIXe siècle et ornent pour la plupart les grandes fenêtres hautes et étroites, à sommet arrondi, typiques du gothique de l’Ouest. La plupart d’entre eux sont attribués aux frères Guérithault de Poitiers. Il faut distinguer les vitraux de deux fenêtres différentes en façade nord. D’une part le vitrail rond, dans le choeur, présentant une scène de charité de Saint Martin (réalisé par Lecomte et Collin de Rennes en 1890), et d’autre part le vitrail de la chapelle du crucifix (Baptème du Christ) réalisé en 1901 par les ateliers Fournier à Tours. Ce vitrail fut offert par le chanoine Mars, ami du curé Martin qui fit « restaurer » l’église au gout du XIXe siècle. Le portrait de l’abbé Martin figure en bas du vitrail.
• La Chapelle renaissance, dite du crucifix, porte une inscription de son origine, au tympan intérieur. (Fig 7 à 17)

Cette église de Sepmes, avec celles de Sainte-Maure, de Ferrière-Larçon et de la Chapelle Blanche Saint Martin, illustrent le gothique de l’Ouest: deux sur la Riolle!

Bibliographie:

1- Fleury Gérard: Observations archéologiques sur l’église Notre-Dame de Sepmes

Remerciements à Eric Dechêne pour sa disponibilité et les informations communiquées lors de la visite Notre-dame de Sepmes