62 morts à la Chapelle Blanche en 1871

Les années 1870 peuvent paraitre lointaines. Elles ne le sont pas, et bien fol serait celui qui croirait que ces temps maudits sont à jamais révolus. Jetons un rapide coup d’oeil à la Chapelle-Blanche, en 1871.

Raymonde Janvier signala dans l’histoire communale qu’elle retraçat : « 1869, début des terribles épidémies de variole et de typhoïde qui vont tuer 128 personnes entre 1869 et 1971 (27 décès en 1869, 39 en 1870, 62 en 1871). En février 1871, il mourait jusqu’à 5 personnes par jour que l’on ne pouvait enterrer tant le sol était gelé. » (Fig 1 et 2)

La consultation du registre communal et du registre paroissial de 1871, montre effectivement qu’il y eu 62 sépultures dans l’année. Alors qu’habituellement le nombre était compris entre 15 et 20. Il y eu 10 sépultures en janvier, et 18 en février dont 5 pour la seule journée du 24 février ! (Fig 3)

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Et c’est dans ce contexte de froid extrême et d’épidémies mortelles, que le 14 février 1871 le maire de la Chapelle Blanche, Pierre Jasnin, dû se présenter à l’officier prussien de Sainte Maure, pour s’entendre imposer les réquisitions de chevaux, matériels divers et alimentation, sans oublier l’indemnité d’occupation,… au profit des troupes prussiennes qui avaient écrasé l’armée de Napoléon III.

Les sépultures à la Chapelle-Blanche, en 1871, ont été notées par le curé Brissard dans le registre paroissial et par Pierre Jasnin, le maire, dans le registre communal.

A l’époque, le cimetière est encore au centre du village, à l’emplacement de l’actuelle Place Jasnin.

Alors qu’il y avait 910 habitants dans la commune en 1866, le recensement de 1872 montre que la population est tombée à 878 habitants. 180 vivent dans le bourg et 698 dans la campagne (contre 763 au recensement précédent). Il y a désormais 69 veuves contre 39 auparavant.

Sur les 878 personnes, 595 ne savent ni lire ni écrire, 14 lire seulement, et 295 lire et écrire.

Bien entendu des situations comparables ont dû être observées à Sepmes, Civray sur Esves ou Bournan.

Faut-il croire que l’histoire est un éternel recommencement?

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