La Riolle et la Chambre d’agriculture

Si ce blog a pour vocation de décrire l’état des lieux et les évolutions de la vallée de la Riolle, alors il ne peut pas faire l’impasse sur les résultats des élections locales, qu’elles soient politiques ou syndicales. Sans prendre parti bien entendu.

Même si la part relative de l’agriculture régresse dans les 4 communes de la vallée de la Riolle comme dans le monde développé, il serait inconvenant de ne pas souligner que nos communes sont d’abord riches de leur agriculture et de tous ceux qui entretiennent et y valorisent la terre depuis des siècles. Rien de ce qui touche à l’agriculture n’est étranger à notre petit territoire.

Ce pays a survécu à tant de drames, depuis le phylloxera jusqu’à la fermeture de la laiterie de Ligueil, et a surmonté tant de difficultés avec les innombrables mauvaises saisons, l’épouvantables travail des bournais et la disparition de si nombreuses exploitations, qu’il est maintenant arcbouté pour sa survie. Tout montre que des limites ont été atteintes et qu’un point de bascule est sous nos yeux : y a-t-il un avenir, ici, pour des agriculteurs qui veulent maintenir des productions de qualité, à échelle humaine, face à des entreprises alimentaires mondialisées qui comptent les parcelles en milliers d’hectares et les animaux en milliers, voire dizaines ou centaines de milliers ?

Ce malaise vital a été bien perçu dans nos communes, quand on a vu l’an passé tous les panneaux retournés pour bien affirmer : on marche sur la tête ! Les actions nationales des agriculteurs ont gagné en audience : même à Paris ou à Bruxelles on est obligé de comprendre que ça ne peut plus durer sans prendre le risque de la quasi-disparition de l’agriculture traditionnelle française, de ses produits de qualité et d’un certain art de vivre. Sans parler de la menace sur l’approvisionnement en nourriture de la population.

Il n’est donc guère étonnant que les récentes élections à la chambre d’agriculture aient été marquées par des changements significatifs. En particulier en Touraine, puisque la FNSEA-JA perd la majorité au profit de la Coordination Rurale. Comme en Loir et Cher et dans la Vienne.

La Nouvelle République écrit : « Le collège 1, celui des agriculteurs, qui représente 18 des 33 sièges, a été remporté par la Coordination rurale, avec 40,16 % des suffrages exprimés et 13 sièges récoltés. La liste commune entre la FNSEA et les JA est arrivée en deuxième position, avec 38,04 % des voix et 3 sièges. La Confédération paysanne a obtenu 21,80 % des votes, et récupère deux sièges… Didier Tranchant, président de la Coordination rurale de Touraine reste mesuré, pointant du doigt l’importante abstention, qui s’élève à 55,29 % chez les agriculteurs ».

Au niveau national la FNSEA-JA conserve la majorité.

Voudrait-on, à Paris ou à Bruxelles, que la vallée de la Riolle, sans agriculture et sans agriculteurs, soit plus disponible pour accueillir des champs d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques ? Ou  devienne un lieu de regroupement pour Ephad, ou migrants, ou usines vertes pour le retraitement des déchets des métropoles ?

2 réflexions sur “La Riolle et la Chambre d’agriculture”

  1. bertrand françoise

    Bonjour,
    Pour qui vous prenez vous Mr pAssevent ,La Vallee de la Riolle n’est pas en passe de ressembler aux photos que vous avez mis.C’est un affront pour moi qui suis une petite agricultrice en polyculture élevage dans la vallée ,qui défend et qui travaille pour vous fournir une bonne alimentation; je suis adhérente à la FNSEA et y défend les filières de production de notre département . Je fais partie des agris qui ont retourner des panneaux et je ne comprends pas pourquoi vous avez affiché ces photos puisque nous les agriculteurs QUELQUES QUE SOIENT LES SYNDICATS DU Departement,nous ne voulons importer des produits que nous ne voulons pas produire .Vous êtes vraiment ignorant des relations entre agriculteurs car quelque soit le syndicat ,nous nous cotoyons tous les jours dans la vallée de la Riolle .Pour votre information, nous nous partageons du matériel acheté à travers une CUMA ,certains se retrouvent régulièrement au sein d’un GDA (groupement de développement agricole ) ,on fait aussi la fête ensemble.Cordialement,

    1. Bonjour Madame,
      je vous remercie de votre réaction dont je soutiens le fond. Il me semble que votre interprétation de mon post est erronée : les épouvantables images de porcherie ou de poulailler ne sont que des illustrations pour montrer ce que nous ne voulons pas. Mon post ne fait que soutenir les agriculteurs de la Riolle dont je connais les difficultés et les efforts. Je suis bien sûr demandeur que notre mode de vie puisse se poursuivre et que l’agriculture reste un moteur puissant de notre économie locale. C’est ce que je croyais avoir écrit clairement mais visiblement mon texte pouvait être lu différemment. Je le reformule donc en quelques phrases:
      – l’agriculture française vit une crise grave qui contribue à modifier les rapports de force syndicaux,
      – ni les agriculteurs français, ni notre population n’accepteraient qu’on installe ici des usines à viande comme j’en ai montré deux exemples. Et par ailleurs nos terres ne permettent pas de travailler avec 4 ou 5 moissonneuses de front.
      – les conditions physiques, culturelles, humaines, de notre pays souffrent donc d’une concurrence injuste qui aboutit à appauvrir les campagnes.
      – Je ne voudrais pas que cette situation soit exploitée pour faire de nos campagnes des zones « de rebuts »
      J’espère que ces explications vous montreront que je partage totalement votre effort pour maintenir l’agriculture de qualité pour laquelle vous vous battez.
      En regrettant avoir été mal compris, cordialement. L. Passevent

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