Le grand lamier de la Riolle

Notre dernier post illustrait les insuffisances de l’élagage des lignes électriques par des moyens inadaptés. Du bricolage en somme.

Le contre-exemple a été fourni cette semaine par l’entretien des routes qui traversent les bois de Grillemont à la Chapelle-Blanche Saint-Martin.

Tout le monde, ici, connait cette merveilleuse route qui, partant du carrefour d’accès au château, gagne Bossée. C’est une véritable voûte végétale, magnifique en toutes saisons. (Fig 1 et 2)

Bien sûr, avec le temps, de grosses branches en viennent à masquer totalement le ciel, et finissent par constituer un risque, en cas de chute sur la chaussée ou les véhicules qui l’empruntent. Un entretien est donc là encore indispensable, comme pour les lignes électriques.

Nous avons observé de près ce nouveau chantier et les différences sont flagrantes. Toutes à l’honneur de Grillemont et de la Commune, au détriment d’Enedis et du petit lamier.

1- Le chantier est organisé avec des déviations qui évitent de rouler dans les branches abattues. L’arrêté municipal qui autorise ce chantier est affiché sur le panneau de déviation.

2- Le chantier est propre en permanence, car les bois abattus sont immédiatement rangés sur les bas-cotés. Une souffleuse évacue les feuilles et les brindilles pour laisser la route propre.

3- Le travail est beaucoup moins risqué avec le grand lamier utilisé, car une mâchoire bloque les bois à couper, avant de les couper.

4- La vitesse de travail est incomparablement plus rapide avec le grand lamier. Un seul employé maîtrise le chantier.

Une illustration de tous ces points est donnée par les images et la vidéo ci-dessous. (cliquer sur les images pour les agrandir)

Comme quoi, quand on veut on peut !

10 réflexions sur “Le grand lamier de la Riolle”

  1. Oui, continuons à raser les forêts de manière industrielle, c’est effectivement beaucoup mieux ! Pas de bricolage, pas de branches qui traînent ! Un désert bien propre nous attend, on sera mieux lorsque nous pourrons voir la ligne d’horizon tout autour de nous !!

      1. Ce qu’on voit actuellement est déjà tellement triste…. Les arbres sont la richesse de nos campagnes et on les taille déjà trop!!!!! Une route ombragée est tellement pleine de charme et de plus en plus rare, pourquoi détruire cela? Pour 2 branches qui tombent par an?
        C’est navrant….😪

        1. Oui, nous savons très bien que nos arbres, nos bois, nos forêts sont une très grande richesse.
          Oui, j’aime bien passer sur cette jolie petite route mais la sécurité prime dans un cas comme celui-ci !

  2. Une route traversant la forêt et autorisant la circulation des voitures doit être entretenue pour la sécurité des passagers. L’élagage est indispensable afin de respecter la responsabilité envers les usagers et le travail du grand lamier semble avoir laissé un résultat satisfaisant!

  3. Couper des branches menaçantes et/ou mortes et bien différent que de couper des arbres au cas où 😡 encore une fois, cela est fait en dépit du bon sens et en dépit de la nature!!!!

  4. C’est une chance pour un blog d’avoir des commentaires. Et si les commentaires sont contradictoires c’est encore mieux : cela souligne l’intérêt du sujet traité et valorise les opinions contraires. A ce titre je remercie tous les auteurs de commentaires : ils font vivre le blog.
    Je ne voudrais pas caricaturer les avis émis par Mathieu et Marie, mais je me demande s’ils vivent à la campagne où s’ils n’en ont qu’une vision « idéalisée ».
    Les arbres poussent, au coeur des forêts (la France a le plus grand massif forestier d’Europe) et sur les lisières. Les grands arbres peuvent voir leurs branches pousser de plusieurs mètres par an. Nul doute que pour les lignes électriques ou les véhicules qui sont sous les branches la croissance des arbres est une menace. Mathieu évoque « deux branches qui tombent par an ». Mais si c’est lui ou sa voiture qui reçoit la branche son avis sera différent : Responsabilité ? Remboursement ? Gravité des dégâts ?
    Le problème le plus important est soulevé par Marie: le travail forestier est-il fait « en dépit du bon sens » ? Et c’est cette observation qui me laisse à penser qu’elle ne connait pas vraiment la campagne, ni l’agriculture et leurs contraintes incompressibles.
    Non seulement les entreprises, qui déboisent, ou élaguent, ou gèrent le bois coupé, sont celles de professionnels qui connaissent leurs métiers, mais en plus, les propriétaires ne sont pas vraiment demandeurs d’abattre des arbres qui menacent la circulation ou les activités humaines. Ce travail sur les périphéries de bois est indispensable, utile, et coûteux. Personne ne taille ou n’abat ces arbres par caprice ou plaisir. Les quelques troncs récupérés qui seront utilisables en charpente ou menuiserie ne paieront sans doute pas le travail de coupe et d’entretien.
    Pour ce qui est de l’intérieur des forêts la réflexion est autre, et un article d’une page a été consacré à ce sujet dans la Nouvelle République du 4 novembre. Les arbres comme n’importe quelle plante ont un cycle de vie. Pour les arbres ce cycle peut être très long. Pour la charpente de Notre Dame on a cherché des chênes plantés sous Louis XIV !
    Il y a des siècles qu’il n’y a plus de forêt vierge en France. La forêt dans notre pays est entretenue par les hommes, permettant de sélectionner et produire des arbres de haute qualité et de fournir aux animaux un couvert adapté. Cet entretien de la forêt suppose que les petits arbres soient éliminés pour que les sujets sélectionnés puissent se développer, et d’autre part, qu’on enlève les arbres morts. Je ne parle même pas des allées coupe-feu qui doivent être faites par sécurité.
    Alors, non, on ne taille pas trop les forêts en France. Leur surface augmente même.
    Bien sûr les allées d’arbres merveilleuses paient de temps en temps le prix de la sécurité. Bien sûr il y a tant d’arbres qui sont arrachés ou coupés pour l’entretien des meilleurs que ça peut nous rendre mélancoliques. Des paysages peuvent en souffrir; momentanément ; le temps que ça repousse.
    La semaine je vous proposerai un film d’un très gros engin qui « fait le tri » pour une exploitation raisonnée de la forêt.
    Merci de vos commentaires.

  5. Tout d’abord, je vous remercie pour ce blog dont les articles divers sont toujours un plaisir à découvrir.
    Je vous remercie aussi pour votre réponse qui présente les faits sous différents aspects.
    Celui qui pour moi correspond le plus à la réalité est le fait que de faire appel à un prestataire comme celui qui a oeuvré coûte très cher, et que de ce fait il faut donner à manger à la machine, quitte à lui en donner un peu plus que nécessaire.
    Habitant dans la vallée et empruntant cette route quotidiennement, c’est évidemment avec un œil idéaliste que je prenais plaisir à traverser cette forêt qui semblait avoir connu les temps où l’on se rendait au château en cheval et calèche.
    Maintenant cette route devenue large ( surtout direction de Bossée) avec tout ces tas de bois nous rappelle que tout a un prix et que c’est ce qui prime en ce moment.

    1. Merci Mathieu pour votre réponse sérieuse. Je suis heureux que vous soyez comme moi un utilisateur de cette route magnifique et que vous sachiez en apprécier le coté majestueux, rare et si inspirant. Je partage votre ressenti et c’est pour cela que j’ai illustré le début de ce post par deux images (été et hiver) de cet endroit magnifique.
      Oui, la voie a été élargie et des tas de bois s’amoncellent, qu’un broyeur viendra sans doute récupérer pour faire des panneaux de particules ou des pellets pour les poêles à bois, ou des copeaux pour tenir propres les massifs des jardins publics. C’est la vie. Il faut bien que certains meurent pour que d’autres vivent. Mais la vie va reprendre et dans 10 ou 20 ans il faudra recouper ces branches. Le tout est de bien gérer cette « exploitation » de notre planète. Et, franchement, même si l’aspect économique des choses n’est pas étranger aux décisions prises, je suis certain que, pour ce qui est de l’exploitation forestière et l’entretien des bois de Grillemont, ce n’est pas le sujet décisif.
      Dans nos campagnes, les vraies décisions qui aboutissent à la destruction des paysages, à la bétonisation des sols, sont d’abord des décisions nationales ou européennes, à commencer par les éoliennes. Et là, oui, les sommes en jeu sont considérables. Oui, il y a là des gens qui font des fortunes sur notre dos. Mais on ne joue pas à la même échelle, bien que des complices locaux puissent être identifiés.
      Merci de votre réponse.

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