L’église Saint Martin de la Chapelle-Blanche Saint-Martin, outre sa richesse architecturale et celle de ses autels ou vitraux, dispose de la très originale Piéta que nous avons évoqués dans les posts précédents. Mais elle conserve d’autres biens remarquables à vocation liturgique. De nombreuses statues décorent l’église dont certaines sont inscrites au patrimoine.
Statue en terre cuite de Saint Martin. Cette statue a été acquise après délibération du conseil municipal de 1821 qui décida à l’unanimité d’ériger un nouvel autel sur lequel serait placée cette statue du saint patron de l’église. Cette sculpture, qui est en terre cuite polychrome, date de 1823 (déjà plus de 2 siècles !). Elle est de dimension humaine. Elle est aujourd’hui apposée sur la colonne soutenant la partie nord du choeur, tournée vers le public de la nef. Cette nouvelle disposition date du début du XXe siècle, lors de l’installation des vitraux. Saint Martin, barbu, est vêtu d’un rochet sur une longue tunique, d’une étole rouge et d’une chape vert, rouge et or. Il est coiffé d’une mitre. Il porte une croix pectorale, tient une crosse dans la main gauche et bénit de la main droite. Le statue est Inscrite au patrimoine. (Fig1)
Une chaire en bois du XIXe siècle est installée symétriquement à la satue de saint Martin, sur la colonne de la partie sud du choeur. (Fig 2)
Les statues de saint Marc et de saint Pierre, en plâtre modelé polychrome, apposées sur le mur nord du collatéral nord, sont très vraisemblablement des statues originales et semblent provenir du même atelier. C’est ce même atelier qui aurait élaboré les statues de saint Pierre de l’ancien presbytère de Vou, et surtout les saint Pierre, saint Paul et saint Martin de l’église de Ligueil. On peut imaginer que l’abbé Louis Baranger, célèbre curé qui officia à Ligueil de 1837 à 1880) , qui fut auparavant curé de la Chapelle-Blanche Saint-Martin (1832-1837), est à l’origine de la commande de ces diverses statues.
Saint Pierre était le premier protecteur du village dont la création remonte au Xe siècle et se nommait alors San Petri Capellae. Ce n’est qu’au XIIIe siècle qu’il prit le nom de Capella Alba. La statue du saint (hauteur 135 cm) qui porte une robe verte et un manteau rose le représente tenant la clef du paradis. Sa main gauche avait le pouce brisé, et devait également tenir un objet qui a disparu.
Saint Marc faisait l’objet d’une dévotion particulière dans la paroisse de la Chapelle-Blanche Saint-Martin. Un autel lui était dédié, placé dans la petite chapelle située au nord de la nef, dans laquelle se situe aujourd’hui la Piéta. (1853) Le saint porte une robe verte et un manteau brun. Il a une barbe noire et tient un livre dans la main gauche. Sa main droite, (qui avait des doigts cassés), est levée en signe de bénédiction. Hauteur de la statue 145 cm.
Ces deux statues ont été restaurées en 2016 par D. Bienvenut, avec les financements du comité des Fêtes de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin (3.582 euros) et de la DRAC Centre Val-de-Loire (1.194 euros) Elles sont inscrites au patrimoine. (Fig 3 et 4)
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Les autres statues présentes dans l’église datent du XIXe siècle et ne sont pas inscrites aux monuments historiques. Il s’agit des statues de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sainte Bernadette Soubirous, saint Joseph, sainte Philomène, sainte Barbe, saint Yves, saint Antoine de Padoue et de sainte Jeanne d’Arc. (Fig 5 à 10)
Tableau de l’ange gardien. Ce tableau (hauteur 2m) est la copie d’un tableau de l’artiste italien Domenico Feti (l’original se trouve au musée du Louvre à Paris) exécutée vers 1860 par Aglaé Laurendau. C’est une peinture à l’huile sur toile. Il semblerait qu’il existait, bien avant la Révolution, un tableau de l’ange gardien, si abîmé, qu’après étude il a été jugé préférable de faire exécuter une copie plutôt que de le restaurer. Il décorait un autel de l’ange gardien qui aurait été situé un temps dans la Chapelle nord. La restauration de ce tableau a été faite en 2015 par M. Philippe. (Comité des Fêtes de La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, 6.583,50 euros et DRAC Centre – Val de Loire : 2.194,50 euros) Cet tableau est inscrit aux monuments historiques. (Fig 11)
Des bannières de procession sont également conservées. Elles sont inscrites au patrimoine. Une bannière en soie brodée, datant des 17e et 19e siècles, présente d’un côté, sur fond de soie rouge, une illustration de saint Martin évêque, bénissant de la main droite et portant une grande crosse (hampe manquante) dans la main gauche. Il est encadré de deux branches de laurier et de l’inscription : Paroisse de la Chapelle Blanche St Martin. De l’autre côté, sur fond de soie blanche, la Vierge, bras ouverts, debout sur une nuée et un croissant de lune, encadrée de deux lis et surmontée de 7 étoiles. ( Hauteur 118 cm) (Fig 12)
Une seconde bannière blanche, en broderie de soie, de la Vierge et de Saint Martin datant des 17e et 19e siècle. On y retrouve, brodées, sur fond blanc, deux représentations de Saint Martin évêque d’un côté, de la Vierge à l’Enfant de l’autre. La Vierge et l’Enfant brandissent chacun une rose, et l’Enfant tient dans sa main droite un globe bleu avec une croix dorée. (Hauteur 115cm) (Fig 13)
Le reliquaire ostensoir de Saint Martin est aussi un objet inscrit au patrimoine. C’est un travail d’orfèvrerie en métal argenté datant du début du 19e siècle, de 45 cm de haut. La base de plan carré est montée sur quatre pieds en forme de pattes griffues ; elle est formée de deux niveaux de moulures reliés par des pans courbés. La tige est ornée d’un noeud balustre surmonté d’un noeud sphérique et d’un médaillon orné. La monstrance est composée d’une lunette ovale vitrée. Des motifs ornementaux sont ciselés sur le pied. Sous la monstrance, le médaillon est orné d’une fleur de lys et surmonté d’une couronne. Y prennent naissance quatre épis de blé et deux cornes d’abondance d’où se développent des rameaux de vigne pourvus de feuilles et de grappes. Les extrémités de la croix sommant le reliquaire sont trilobées. (Fig 14)
L’harmonium, placé à l’entrée de la chapelle nord de la nef, est un instrument de musique à vent, à anches libres, à clavier et à soufflerie. Il est du à Henri Christophe et Etienne Louise qui sont des facteurs reconnus, ayant apportés de nombreuses améliorations en particulier sur les graves et les aigües. Ils ont été médaille d’or à l’exposition universelle de 1889.
Les cloches de l’église sont bien identifiées et l’escalade du clocher permet non seulement de les voir, mais aussi la charpente du clocher et l’extrados des voûtes du choeur et des collatéraux. (Fig 15 à 19)
Une pierre des morts (ou pierre d’attente) se trouve à droite de la porte occidentale de l’église. On y déposait les cercueils des défunts avant de pénétrer dans l’église. Cette pierre provient vraisemblablement d’un ancien autel. (Fig 20)
Comme nous l’avons vu avec ces 4 posts, l’église saint Martin de la Chapelle-Blanche Saint-Martin est donc d’une richesse historique, patrimoniale et religieuse relativement importante pour une petite commune du sud-Touraine. Légèrement à l’écart de la route qui traverse le bourg, elle mérite un arrêt et d’y passer un moment.
Bibliographie
* Site Plateforme ouverte du Patrimoine du Ministère de la culture. https://www.pop.culture.gouv.fr/
- Carré de Busserolle J.X. Dictionnaire géographique, historique et biographique de l’Indre et Loire. 1878
- L’Eglise Saint-Martin de La Chapelle-Blanche Saint-Martin. Document quadrichromie, élaboré avec le concours du Conseil général, de la commune et de l’association Mémoire et Patrimoine en Ligueillois, pour l’Office de Tourisme du Grand Ligueillois
- Document communal de la Chapelle-Blanche Saint-Martin, établi en Juin 2018 à l’attention des visiteurs de l’église Saint-Martin.
- Site de la commune de la Chapelle-Blanche Saint-Martin. https://www.la-chapelleblanche-saintmartin.fr/patrimoine-article-7-1-39.html
Merci pour cette présentation de l’église Saint Martin. Il est toujours enthousiasmant de découvrir à quel point nos communes rurales recelent des trésors patrimoniaux religieux ou profanes, quand on prend le temps de regarder et de chercher dans notre histoire.
Bien cordialement
Maggy
Oui, la richesse de l’église Saint-Martin de la Chapelle-Blanche Saint-Martin est impressionnante pour un petit village, mais elle honore un saint de renommée universelle qui a vécu et fait son oeuvre dans cette région. Les statues de Saint Martin, Saint Pierre et Saint Marc sont remarquables par leur dimension et leur présentation réaliste. Merci de nous montrer et faire connaître toutes ces merveilles.
Am
Bonjour,
Je ne peux pas vous contacter par le site.
Je souhaite transmettre un document à Mme Zoé Dorizon, mais je n’ai pas son mail.
Merci de me joindre, SVP.
P Roy