Les quatre communes de la Riolle, comme beaucoup de communes françaises disposent de patrimoines protégés au titre des monuments historiques, soit à titre public soit à titre privé. Ces éléments de patrimoine peuvent être immobiliers ou mobiliers. Il existe deux niveaux de protection du patrimoine: l’inscription et le classement. L’inscription constitue le premier niveau de protection (décidée au niveau régional) et le classement le niveau le plus élevé, décidé au niveau national. (1)
Le patrimoine immobilier inscrit ou classé de la Chapelle Blanche Saint Martin comprend deux monuments: le château de Grillemont et l’église Saint Martin.
1– Chateau de Grillemont. La première citation de Grillemont apparait en 1050 dans un document de l’abbaye de saint Martin de Tours. Geoffroy de Grillemont est présenté comme le propriétaire du fief de Grillemont. Environ vers 1460/1465 Roland de Lescoët achète ce qui est déjà, selon toute vraisemblance une forteresse. Il renforce cette forteresse pour donner ce qui est la base du château actuel: quatre grosses tours élevées sur des caves spacieuses, pouvant être rapidement entourées d’eau grâce aux étangs environnants. Louis XI y séjourna et datat certaines ordonnances de Grillemont. En 1739 François Balthazar Dangé d’Orsay, secrétaire de Louis XV et fermier général, acquiert le domaine et va y faire réaliser d’importants travaux qui transformeront la forteresse en un château du 18e siècle. Le donjon est abattu, les mâchicoulis sont en partie supprimés, la cour d’honneur remblayée et des fenêtres sont ouvertes. Les aménagements intérieurs du château, escalier et salons en particulier, datent de cette époque. Des communs à l’architecture remarquable sont ajoutés en 1765. En 1827 le propriétaire de l’époque, Mr De Gasville fait construire une aile supplémentaire, en briques et pierres, coté est de la cour d’honneur, en regard de l’ancienne chapelle du château qui avait été déplacée au 18e siècle en permettant d’harmoniser les façades de la cour. Cette aile supplémentaire sera détruite en 1890 par Mr Lecointre.
Le château de Grillemont, propriété privée, a été inscrit le 6 juillet 1942, et en partie classé (les façades et les deux pièces du 18e siècle) le 9 mai 1983. Les communs sont également inscrits au patrimoine historique. Les visites ont lieu du 10 juillet au 20 août; et toute l’année sur rendez-vous. (Fig 1 à 6).
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Pour André Montoux « Le château de Grillemont est bien l’une des demeures seigneuriales les plus prestigieuses du Lochois et de la Touraine ». (3) Le château de Grillemont est partiellement classé depuis le 06 juillet 1942. De même que les communs (18e siècle). Il est propriété privée. Des visites sont organisées selon des périodes annoncées.
2- L’église paroissiale Saint Martin date du 12e siècle et du 13e siècle avec des modifications au 16e siècle ainsi que dans les années 1686 à 1688. La nef du 12e siècle a été reprise en 1520 et la porte en arc brisé date de cette époque. Au nord, petite chapelle du 16e siècle. Clocher carré du 12e siècle dont la partie supérieure a été détruite et remplacée par une tour carrée. Le choeur, de deux travées rectangulaires, est accompagné de deux collatéraux. Le vaisseau central et le bas-côté nord datent du 13e siècle. Les voûtes d’ogives furent retaillées au 16e siècle. Le collatéral sud fut rajouté au 16e siècle, remanié au 18e et est couvert de voûtes de briques modernes. Un grand mur plat termine le choeur et des deux collatéraux. L’église a été restaurée au 17e siècle. L’édifice, propriété de la commune, est inscrit aux monuments historiques depuis le 14 septembre 1949. (Fig 7 à 11)
Le patrimoine mobilier inscrit ou classé de le Chapelle Blanche Saint Martin comprend 11 objets. Les descriptions, ci dessous, de ces objets sont des reprises complètes ou partielles de textes dus à Frantz Schoenstein et figurant sur la Plateforme Ouverte du Patrimoine du Ministère de la Culture)
1- Bannière de procession en soie, rouge et blanche brodée, datant des 17e et 19e siècles. D’un côté sur fond de soie rouge, représentation brodée de saint Martin évêque bénissant de la main droite et portant une grande crosse (hampe manquante) dans la main gauche. Il est encadré de deux branches de laurier et de l’inscription : Paroisse de la Chapelle Blanche St Martin. De l’autre côté, sur fond de soie blanche, la Vierge, bras ouverts, debout sur une nuée et un croissant de lune, encadrée de deux lis et surmontée de 7 étoiles. Dimensions: H = 118, la = 90. Inscrit au Patrimoine. Propriété de la commune (Fig 12)
2- Statue en terre cuite de Saint Martin. Sculpture polychrome datant de 1823. Saint Martin, barbu, est vêtu d’un rochet sur une longue tunique, d’une étole rouge et d’une chape vert, rouge et or. Il est coiffé d’une mitre. Il porte une croix pectorale, tient une crosse dans la main gauche et bénit de la main droite. Dimensions: H = 157 (statue) ; h = 8,5, 36, la = 36, pr = 25. Inscrite au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 13)
3- Bannière blanche de la Vierge et de Saint Martin datant des 17e et 19e siècle. Broderie de soie. Sur fond de soie blanche, deux représentation brodées de Saint Martin évêque d’un côté, de la Vierge à l’Enfant de l’autre. Le saint bénit de la main droite et porte une grande crosse, d’un modèle utilisé jusqu’au début du XIXe siècle, dans la main gauche. La Vierge et l’Enfant brandissent chacun une rose, et l’Enfant tient dans sa main droite un globe bleu avec une croix dorée. Dimensions: H = 115 ; la = 88. Inscrite au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 14)
4- Statue de Saint Pierre. Sculpture polychrome en plâtre modelé datant du 19e siècle. Le saint qui porte une robe verte et un manteau rose tient des clefs noires dans sa main droite. Sa main gauche au pouce brisé, devait également tenir un objet qui a disparu. Certainement une statue originale. Elle semble provenir du même atelier que la statue de saint Marc, dans la même église, qu’une statue de saint Pierre, dans l’ancien presbytère de Vou, et que trois statues (saint Pierre, saint Paul et saint Martin) de l’église de Ligueil. Acquisition probable de l’abbé Baranger, curé de La Chapelle-Blanche dans les années 1830 avant d’être curé de Ligueil, où il acquit les trois statues évoquées ci-dessus en 1838. Dimensions: H = 135, la = 53, pr = 40 (statue) ; h = 8,5, la = 36, pr = 32. Inscrite au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 15)
5- Statue de Saint Marc. Sculpture polychrome en plâtre modelé datant du 19e siècle Le saint porte une robe verte et un manteau brun. Il a une barbe noire et tient un livre dans la main gauche. Sa main droite, aux doigts cassés, est levée en signe de bénédiction. Provient de la même source que la statue de Saint Pierre citée ci dessus. Dimensions: H = 145 ; h = 8,5, la = 39, pr = 32. Inscrite au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 16)
6- Reliquaire ostensoir de Saint Martin. Travail d’orfèvrerie en métal argenté datant du début du 19e siècle. La base de plan carré est montée sur quatre pieds en forme de pattes griffues ; elle est formée de deux niveaux de moulures reliés par des pans courbés. La tige est ornée d’un noeud balustre surmonté d’un noeud sphérique et d’un médaillon orné. La monstrance est composée d’une lunette ovale vitrée. Des motifs ornementaux sont ciselés sur le pied. Sous la monstrance, le médaillon est orné d’une fleur de lys et surmonté d’une couronne. Y prennent naissance quatre épis de blé et deux cornes d’abondance d’où se développent des rameaux de vigne pourvus de feuilles et de grappes. Les extrémités de la croix sommant le reliquaire sont trilobées. Dimensions: H = 45 ; la = 14, 8. Inscrit au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 17)
7- L’ange gardien. Peinture à l’huile sur toile. Cadre doré rectangulaire. Tableau peint vers 1860 par Aglaë Laurendeau, d’après un original de Domenico Fetti réalisé vers 1616-1618. Restauré en 2015 par Marc Philippe. Dimensions: H = 200, la = 130 (sans cadre). Inscrit au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 18)
8- Fonts baptismaux. Sculpture en pierre taillée et bois du 17e siècle. Sur un socle de plan carré, le pied tronconique est rehaussé d’un cordon mouluré de section circulaire. La cuve de section circulaire est formée d’une partie évasée surmontée d’un col droit. Des godrons ornent la naissance de la cuve. Le col est orné de petites arcatures entrelacées couronnées d’arc brisés, formant une frise. Le couvercle, en bois, se compose d’un plateau et d’une croix soutenue par plusieurs accolades. Dimensions: H = 26 (cuve), d = 88 (cuve) ; h = 90 (cuve); d = 89 (couvercle). Inscrits au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 19)
9- Retable clôture du choeur. Travail de fonderie et de menuiserie polychrome datant de 1823. L’autel et le retable sont peints en faux-marbre ; certaines parties sont dorées. Une croix de malte est figurée sur la face principale de l’autel. L’autel est surmonté d’un tabernacle à ailes rectangulaires. Le retable-lambris, partant du sol, est de forme concave. Il est formé d’un socle, puis d’une élévation symétrique. Le panneau central du retable est orné d’une représentation abstraite de la Trinité; de chaque côté du panneau central sont placés deux pilastres doriques cannelés en partie droite ; un pilastre semblable orne le retour. La partie supérieure est formée d’un entablement classique composé d’une frise, d’une architrave ornée et d’une corniche moulurée. La grille de communion est articulée en cinq pans. Dimensions: H = 97, la = 259 (autel), pr = 104 (table d’autel) ; h = 238, la = 284 (retable, partie supérieure) ; h = 418, la = 540 (retable, partie inférieure) ; h = 77, la = 1121 (grille). Inscrits au patrimoine. Propriété de la commune. (Fig 20)
10 – Retables de la Vierge et du Sacré Coeur, autel et tabernacle du Sacré-Coeur datant du 18e siècle. Menuiserie et sculpture en bois peint. Les retables de la Vierge (Nord) et du Sacré-Coeur (Sud) ont chacun une niche centrale entourée d’un filet et de denticules dorés. Peints en faux marbre, ils sont encadrés chacun de deux colonnes blanches, au socle et au chapiteau ionique dorés. Ces colonnes supportent un entablement blanc, décoré d’une frise de rinceaux dorés, dans lesquels se trouvent trois têtes d’angelots ailés dorés. Dimensions: Retable de la Vierge : h = 275 ; la = 212 ; pr = 41,5 ; retable du Sacré-Coeur h = 291 ; la = 228 ; pr = 46,5 ; autel du Sacré-Coeur h = 93 ; la = 235 ; pr = 105 ; tabernacle du Sacré-Coeur h = 65 ; la = 140,5 ; pr = 38,5 ; pierre d’autel du Sacré-Coeur 32 x 32.5 ; pr = 2,6. Inscrits au patrimoine. Propriété de la commune. (fig 21 et 22)
11- Groupe sculpté du 16e siècle: Vierge de Pitié et deux têtes sculptées en pierre peinte. Tête barbue volée avant 1990. Une tête plus petite a disparu. Les deux têtes sculptées ont été découvertes en même temps que les morceaux de la Pieta dans le mur de l’escalier du clocher au début du XXe siècle. Elles ont rapidement été remontées avec la Pieta et des personnages de plâtre dans un groupe sculpté qui a fait l’objet du classement de 1948. Ce groupe, très abîmé (surtout pour les sujets en plâtre) a été détruit pour procéder à une restauration de la Pieta dans les années 1990. Les éléments de plâtre n’ont pas été conservés, mais l’une des têtes en pierre a été dégagée et se trouve aujourd’hui conservée à la mairie. L’autre tête avait été volée avant la restauration. Ces deux têtes sont classées au titre des Monuments historiques comme éléments du groupe classé en 1948. Oeuvre restaurée. Dimensions: H = 87 ; la = 112 (terrasse) ; pr 50. Propriété de la commune. (Fig 23)
Bibliographie
1- Site Plateforme ouverte du Patrimoine du Ministère de la culture. https://www.pop.culture.gouv.fr/
2- Carré de Busserolle J.X. Dictionnaire géographique, historique et biographique de l’Indre et Loire. 1878
3- André Montoux. Vieux logis de Touraine. Quatrième série. CLD Edit. 1979
Les statues de saint Pierre et saint Marc ont été restaurées et ont donc, entre autres, récupéré leurs doigts.
Les têtes en plâtre que l’Abbé Marcaut avait fait ajouter sont conservées avec la tête en pierre dans une vitrine à la mairie.
Merci de ces précisions. En effet des restaurations significatives ont été faites. Pour ces statues de Saint Pierre et Saint Marc. Mais aussi pour le tableau de l’Ange gardien et les fresques murales. Il faut rappeler le fait que ces restaurations ont pu être financées grâce aux activités communales et à l’implication de personnes soucieuses du patrimoine chapellois.