A la Bataillerie, le vallon qui inspira Rimbaud et Mouloudji. Ou, en tout cas qui me fait toujours penser à ces poèmes.
« C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut…
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.» Rimbaud: Le dormeur du val
« …Un autre l’aimait, qu’elle, elle n’aimait pas
Et le lendemain, quand je l’ai revue
Elle dormait à moitié nue
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu du champ de blé
Mais sous le corsage blanc
Juste où battait son cœur
Y avait trois gouttes de sang
Qui faisaient comme une fleur
Comme un petit coquelicot, mon âme
Un tout petit coquelicot. » Mouloudji Comme un p’tit coquelicot
Très beau, merci !