La Riolle comme un tableau (10): Le vallon des poètes

A la Bataillerie, le vallon qui inspira Rimbaud et Mouloudji. Ou, en tout cas qui me fait toujours penser à ces poèmes.

« C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut… 

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.»       Rimbaud: Le dormeur du val

 

« …Un autre l’aimait, qu’elle, elle n’aimait pas

Et le lendemain, quand je l’ai revue

Elle dormait à moitié nue

Dans la lumière de l’été

Au beau milieu du champ de blé

Mais sous le corsage blanc

Juste où battait son cœur

Y avait trois gouttes de sang

Qui faisaient comme une fleur

Comme un petit coquelicot, mon âme

Un tout petit coquelicot. »                                     Mouloudji Comme un p’tit coquelicot

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