La Cigogne blanche (Ciconia ciconia) est un oiseau échassier de la famille des Ciconiidés. Son plumage est principalement blanc, avec du noir sur les ailes. Les pattes et le bec sont rouges. La longueur de l’animal étendu est de 1m à 1m 15 cm, et son envergure comprise entre 1m 50 à 2m10. Il peut peser de 2,5 à 4,5 Kg. Son espérance de vie peut aller jusqu’à 35 ans (Fig 1 et 2)
Comme chez les autres cigognes, les ailes sont longues et larges, adaptées au vol ascensionnel. En vol battu, les mouvements d’ailes sont lents et réguliers. Elle vole avec le cou tendu en avant, les pattes dépassant largement de sa courte queue. Au sol elle marche à un rythme lent et régulier. Les jeunes cigognes acquièrent leur plumage d’adulte au deuxième été.
La Cigogne blanche a un régime carnivore et consomme un large éventail de proies animales : insectes (50% de l’alimentation), mollusques, poissons, amphibiens, reptiles, rongeurs et petits oiseaux. Elle trouve la plupart de sa nourriture au niveau du sol, et préfère se nourrir dans des prairies ou zones humides situées à 5 km autour de son nid. Elle chasse dans les terrains ouverts et n’hésite pas à suivre les engins de labour pour ingurgiter les animaux débusqués par les tracteurs. (Fig 3)
La Cigogne ne chante pas. On dit qu’elle claquette, craquette ou glottore. Les sons, émis par les claquements de bec, deviennent de plus en plus forts, et à des rythmes distinctifs selon la situation.
La Cigogne blanche ne craint pas l’homme s’il ne la dérange pas. Elle construit son grand nid de branches dans les arbres, sur les bâtiments, ou sur une plate-forme bâtie par l’homme et prévue à cet effet. Placé à grande hauteur, le nid est à l’abri des prédateurs. Chaque nid mesure de 1 à 2 m de profondeur. Son diamètre est de 0,8 à 1,5 m, et peut peser jusqu’à 250 kg. Il est généralement utilisé années après années, en particulier par les plus vieux mâles. Le mâle revient plus tôt dans la saison, et choisit le nid. Fréquemment d’autres espèces d’oiseaux nichent avec la Cigogne blanche.
L’espèce est monogame mais les partenaires ne restent pas en couple pour la vie. Un couple de Cigognes blanches n’élève qu’une seule couvée par an. La femelle pond quatre (le plus souvent) œufs blancs, mesurant en moyenne 70 × 50 mm, et pesant 100g.
Les jeunes oiseaux sont nourris avec des vers de terre et des insectes, qui sont régurgités par les parents au fond du nid. L’eau est versée par les adultes directement dans le bec des jeunes. Les dix premiers jours, les parents nourrissent les petits toutes les heures. Près de 4 kg de nourriture sont nécessaires chaque jour pour nourrir une famille de cigogneaux âgés de quelques semaines. Les cigogneaux ne s’attaquent pas entre eux,
Les poussins quittent le nid 58 à 64 jours après l’éclosion (mais continuent à être nourris par les parents pendant 1 à 3 semaines supplémentaires. La Cigogne blanche commence généralement à se reproduire à l’âge de quatre ans. Le succès reproducteur est fonction des températures et des conditions météorologiques au moment de l’éclosion.
La Cigogne blanche d’Europe est une espèce migratrice, hivernant dans les zones tropicales d’Afrique. Elle quitte l’Europe en août – septembre, et revient vers fin mars – avril. Le voyage de retour dure environ 50 jours, alors que celui de départ ne dure qu’environ 26 jours. La mer Méditerranée est un obstacle car les courants d’air chaud ascensionnels ne se forment pas au-dessus de l’eau. Plusieurs centaines de milliers de Cigognes blanches passent chaque année par l’est (Bosphore), bien que la distance soit deux fois plus longue que par l’ouest (Gibraltar). Pourtant le temps de trajet vers les aires d’hivernage est le même quel que soit l’itinéraire. Quand un oiseau a trouvé une colonne d’air chaud pour s’élever il se laisse porter. Les oiseaux peuvent s’élever jusqu’à 1 500 m d’altitude, parfois beaucoup plus, mais ne peuvent pas voler de nuit. En vol la Cigogne blanche peut atteindre les 45 km/h.
Rappelons que les premiers éléments permettant d’imaginer le phénomène de migration des oiseaux sont liés la Cigogne blanche, car certains animaux revenaient d’Afrique avec, encore fichées dans le corps, des flèches de chasseurs.
La Cigogne blanche a bénéficié des activités humaines de défrichage durant le Moyen Âge, pour la création de nouveaux pâturages et de terres agricoles. Au XIXe siècle l’industrialisation et les changements dans l’agriculture ont causé un déclin de l’espèce. Actuellement l’Europe de l’est (Ukraine, Pologne…) constitue la principale zone de nidification de la Cigogne blanche. En Europe occidentale, la Cigogne blanche reste un oiseau rare. Heureusement, les programmes de réintroduction ont abouti à la reprise de la nidification de la Cigogne blanche en France, aux Pays-Bas, en Suisse et en Suède. On estime que la population mondiale compte environ 500 000 adultes.
Les menaces pesant sur l’espèce sont dues, en Europe, au recul continuel des zones humides, et aux collisions avec les lignes électriques aériennes et aux éoliennes. Pour ce qui est de l’Afrique, il faut citer les risques liés à l’utilisation de pesticides (lutte contre les criquets), et la chasse en grande partie illégale sur les itinéraires migratoires et dans les zones d’hivernage.
Ce 29 avril, voir 17 Cigognes blanches derrière un tracteur dans notre territoire fut donc une belle surprise. Et je ne fus pas la seule automobiliste à m’arrêter pour profiter du spectacle rare.
Le problème c’est que ces Cigognes étaient à environ 1 km de la zone du projet éolien de Sepmes!