Les trésors de la Riolle: le patrimoine historique de Sepmes

Les quatre communes de la Riolle, comme beaucoup de communes françaises, mais sans doute plus que d’autres, disposent, soit à titre public soit à titre privé, de patrimoines protégés au titre des monuments historiques. Ces éléments de patrimoine peuvent être immobiliers ou mobiliers. Il existe deux niveaux de protection du patrimoine: l’inscription et le classement. L’inscription constitue le premier niveau de protection (décidée au niveau régional) et le classement le niveau le plus élevé, décidé au niveau national. Nous présentons ci-dessous les éléments du patrimoine historique de Sepmes. (1)

Le patrimoine immobilier inscrit ou classé de Sepmes comprend deux monuments: l’église Notre-Dame et le château. Notons que le château de la Roche Ploquin n’y figure pas. Pas plus que le « château Rabault ».

L’ Eglise Notre-Dame de Sepmes a fait l’objet de travaux de construction ou de reconstruction aux 12e siècle et 13e siècle puis au 16e siècle et au 3e quart du 19e siècle (Fig 1, 2 et 3)

La charte 72 de l’abbaye de Noyers, datant de 1078, précise: « Un homme noble de Sainte Maure nommé Goscelin a donné à Dieu et à la bienheureuse Marie et aux moines de Noyers, tout ce qu’il possédait en l’église de Sepmes, c’est à dire la moitié du junior at et toutes les offrandes, et la sépulture de ses gens, la moitié de tous les revenus de l’église à l’exception des droits coutumiers, relevailles, baptêmes, charités, absolutions, qui concernaient le fief sacerdotal, et, aux solennités, l’offrande du seigneur et de son épouse et celle de leur prévôt. Or les témoins de cette donation: Geoffroy Péloquin, Guillaume de fou, Guillaume Mauran » (2).

L’édifice actuel présente une nef unique de deux travées couvertes chacune d’une voûte à nervures. Des vestiges de petit appareil ainsi que la voussure d’une porte cintrée sont préservés sur le mur extérieur nord. Il est fort probable que l’on puisse les relier à l’église du 11e siècle et donc en déduire que la nef occupe le même emplacement que l’édifice qui la précédait. La nef s’ouvre sur un choeur composé de trois vaisseaux aménagés en deux travées. Le vaisseau central se termine par une abside à pans éclairés chacun par une baie cintrée. Les vaisseaux latéraux se terminent par un chevet plat. Chaque travée est voûtée d’ogives, à l’exception de la première travée du vaisseau latéral nord qui conserve la base du clocher roman. Une tourelle d’escalier hors-oeuvre est située à l’angle nord-est du clocher. Les piles sont ornées de chapiteaux sculptés de motifs végétaux et des colonnettes retombent sur des culots sculptés de bustes humains qui peuvent dater de la fin du 12e siècle ou début du 13e. La charpente de la nef paraît avoir été l’objet d’une réfection au cours du 17e siècle ainsi qu’à la fin du 19e siècle, de même que la charpente du choeur, restaurée à la fin du 19ème siècle et consolidée il y a quelques années. Une chapelle a été bâtie en 1533 dans l’angle formé par la rencontre du mur nord et la partie saillante du choeur. La restauration générale de l’église a été menée selon les plans de l’architecte diocésain Gustave Guérin entre 1858 et 1862 : toitures, reprise des maçonneries extérieures et surélévation de certains murs. Une seconde campagne de travaux a été menée au milieu des années 1860 par l’architecte Raimbault. Le portail de la façade ouest a été refait à partir de 1885, probablement à l’identique. Une nouvelle sacristie fut également aménagée entre les piliers du mur sud de la nef. Enfin, la réfection totale de l’intérieur de l’église fut entreprise entre 1882 et 1927 (2). Une description plus complète et illustrée sera proposée dans un prochain post du blog de la vallée de la Riolle.

Cette église est propriété de la commune et son inscription aux titre des monuments historiques date de 2010.

Le Chateau de Sepmes date du 16e siècle. (Fig 4 et 5)

Ancienne châtellenie qui relevait de Sainte-Maure. Le château a été construit pour Jean de Taix, gouverneur de Loches et ambassadeur à Rome, grand maître de l’artillerie en 1546, mort au siège de Hesdin en 1553. De la construction Renaissance subsiste un corps de logis rectangulaire, flanqué au sud d’un bâtiment décalé sur plan carré. Celui-ci doit être la partie la plus ancienne du château, qui a remplacé la forteresse primitive. Le corps de logis principal devait comporter deux étages, mais il a été en partie rasé. A l’intérieur, il conserve un escalier droit proche de celui d’Azay-le-Rideau dont les rampes droites sont couvertes d’un plafond rampant à caissons sculptés de grands fleurons. La cheminée de la grande salle est décorée de peintures portant la devise concordia fratrum. Dans la cour, un puits a conservé sa margelle monolithe aux gargouilles sculptées ressemblant à des lions. Les dépendances ont été très endommagées et mutilées. La façade Est était ornée de colonnes rondes à chapiteaux corinthiens.

Le château de Sepmes, propriété privée, a été classé en 1977 et le bâtiment de ses communs inscrit à la même date.

Le patrimoine mobilier de Sepmes, inscrit ou classé, est conservé dans l’église. Propriété de la commune, il comprend six objets:

– La Vierge de la rue du bac: statue de 60cm de haut, en fonte de fer, datant du 19e siècle, placée au dessus de la porte occidentale de l’église. Inscrite en 1997 (Fig6)

– Le tabernacle du 18e siècle et son support de 170cm de hauteur pour 250cm de longueur. C’est un beau travail de menuiserie en bois doré devant un gradin mouluré supportant le retable. Classé depuis 1953. (Fig7)

– La cloche de bronze, dite Anne, d’une hauteur de 80 cm pour un diamètre 90cm. Son poids et de 400 kgs  L’inscription sur le cerveau précise sur deux lignes : EN 1674 ANNE DE ROHAN PRINCESSE DE GVEMENEE DVCHESSE DE MONTBAZON DAME DE CE LIEV M’A NOMMEE ANNE. Mre DE LA CRDV CVRE. Au bas de la robe, on lit : FRANCOIS MOREAV M’A FAICT.  Création de la cloche en 1674. Elle est propriété de la commune et fut classée en 1942 (Fig8)

– Tableau de saint François de Paule. Peinture à l’huile avec cadre de bois doré. Hauteur 1,72 m, largeur 1,01m (avec cadre). D’après Jean Bourdichon (original au vatican). 18° siècle. Propriété de la commune. Inscrit en 1997 (Fig9)

– Fonts baptismaux en pierre de taille. Montée sur une base carrée moderne, la cuve a été taillée dans un bloc cubique. A chaque angle fut réservée une figure humaine supportée par une volute. Hauteur 95cm par 95cm de coté. Ils datent du 4° quart de 15° siècle. Propriété de la commune. Classés en 1953 (Fig10)

– Tableau de la sainte famille. Peinture à l’huile Hauteur 213cm, largeur 142cm. Il date du 19° siècle. Propriété commune Inscrit 1997 (Fig11)

Bibliographie

1- Site Plateforme ouverte du Patrimoine du Ministère de la culture. https://www.pop.culture.gouv.fr/

2- Cartulaire de l’abbaye de Noyer. Traduction P. Letort. Édition B. Danquigny

Remerciements à Isabelle Girard pour son aide précieuse

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