Une centrale nucléaire sur la Riolle

Le débit de la Riolle, quand elle n’est pas à sec, ne permet certainement pas d’imaginer qu’on puisse y installer une centrale nucléaire. Nos ancêtres n’y avaient même pas installé un moulin!

Et pourtant, du carrefour de la Croix Tire Oeil, en descendant vers le Puits Bérault, on voit très bien le panache blanc de vapeur d’eau qui sort des refroidisseurs de la centrale nucléaire de Chinon, à 50 km à vol d’oiseau. (Fig 1 et 2)

Des orientations civilisationnelles, apparemment non négociables, poussent notre monde vers l’utilisation quasi-exclusive de l’énergie sous sa forme électrique. Soit. On a en effet des tas de bonnes raisons de vouloir limiter, ou mieux cesser, le recours aux énergies fossiles: charbon, pétrole, gaz.

En 1973, je m’opposais au développement du programme nucléaire français car je redoutais ses conséquences biologiques (à l’époque non mesurables): augmentation du nombre de cancers, risques de mutations, incertitude sur les effluents liquides ou gazeux rejetés, risque de dissémination de produits radioactifs de période longue…

50 ans plus tard, même si l’on dispose pas de toutes les informations souhaitables, il semble que, pour ce qui concerne la France, les risques biologiques ont été plutôt bien contrôlés. Mon opposition au nucléaire s’est donc estompée. D’autant que le nucléaire présente un avantage crucial: il n’émet pas de gaz à effet de serre.

Alors que les allemands ont remis en fonction leurs centrales à charbon, alors que l’installation des énergies renouvelables – EnR- (éolien, solaire) impose de créer des centrales à gaz pour compenser l’intermittence de la production (pas de vent, pas de soleil), n’est-il pas temps de dénoncer ces « écologistes totalitaires » qui crient haro sur le nucléaire et augmentent la consommation des combustibles fossiles?

Par quelles manipulations et démissions nos politiques sont-ils passés pour nous faire gober que des éoliennes pourraient remplacer des centrales nucléaires? Pertes colossales pour les contribuables français. Pour remplacer la centrale nucléaire de Fessenheim, il faudrait construire 6000 éoliennes. Qui s’enrichit dans la manoeuvre? L’embargo sur le gaz russe n’est-il pas le meilleur moyen de légitimer la relance du nucléaire?

Alors, si mes descendants voient encore pendant 50 ans le panache de vapeur d’eau de Chinon au dessus de la Riolle, ce sera mieux que de voir et entendre tourner des éoliennes de 200 m de haut dans tous les coins de la vallée.

D’autant que coté énergie, la Touraine est déjà exportatrice!

5 réflexions sur “Une centrale nucléaire sur la Riolle”

    1. Lucien PASSEVENT

      Du point de vue écologique vous avez parfaitement raison. Mais du point de vue financier? Oh, ils ne sont pas nombreux ceux qui, ici, peuvent gagner de l’argent avec les éoliennes:
      – les propriétaires des terrains où les éoliennes seront implantées,
      – ainsi que les propriétaires de terrains où seront installés les équipements électriques nécessaires pour l’évacuation de l’électricité produite,
      – et les propriétaires des terrains où il va falloir installer des centres de production électrique à partir de gaz importé (pour compenser les 80% du temps pendant lequel les éoliennes ne produisent pas faute de vent).
      Ca ne fait pas grand monde. Mais c’est très choquant de voir que parmi ces quelques bénéficiaires privés figurent des décideurs élus. Conflit d’intérêt?

  1. Intéressant, merci ! Deux remarques :
    – le fait d’émettre des « gaz à effets de serre » n’est pas si important que les lobbyistes veulent nous faire croire. On ne sait pas dans quelle mesure le CO2 (il s’agit de lui quand on parle d’énergie) impacte le climat. les « modèles » du Giec sont faux. Ce qui compte, il me semble pour des systèmes de production d’énergie, c’est leur impact environnemental (pollutions diverses, utilisation des ressources, etc.) mis en perspective de leur efficacité et de leurs bénéfices.
    – 6000 éoliennes ne vaudront jamais une centrale nucléaire, à cause de l’intermittence de la production.

    1. Lucien PASSEVENT

      Merci de tes arguments qui sont parfaitement recevables.
      Cependant, il faut poursuivre sur l’ensemble des comparaisons nucléaire / éoliennes: si « 6000 éoliennes ne vaudront jamais une centrale nucléaire, à cause de l’intermittence de la production », ce qui est exact, il faut aussi dire que le bombardement de 6000 éoliennes ne menacera jamais la population comme le ferait celui d’une centrale nucléaire.
      On peut aussi observer que le manque d’eau dans les rivières qui refroidissent les centrales est plus probable que le manque de vent (déjà paramétré) pour les éoliennes.
      Bref, rien ne vaut une cheminée et du bois si le pétrole, le gaz, le nucléaire et les éoliennes sont interdits.

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