La Riolle comme un tableau: La lumière derrière les barreaux

Une photo de 1980. La départementale 50 quitte le plateau de Manthelan et descend vers le fond du vallon par où l’eau des Bruyères de la Loubite gagne l’étang Plat en passant par les bois du Têt aux chèvres. Tout le fond du vallon, avant que la route ne remonte vers la Croix Guimas, très souvent humide, est propice à la culture des peupliers. Les arbres de part et d’autres créent ambiance ombragée, presque sombre. Tous les automobilistes du coin savent que c’est d’ici que des gibiers débouchent sur la route, sans prévenir. Un endroit peu sympathique au premier abord où les centaines d’utilisateurs quotidiens ne s’attardent pas trop.

Pourtant, quand le printemps est là, et qu’un champ lumineux de colza a été planté entre la peupleraie et les premiers bois de Grillemont, ce fond de vallon illustre, à mes yeux, l’impossible suppression de la liberté.

Les peupliers du premier plans, raides comme des barreaux de prison sombres et infranchissables, laissent apercevoir la lumière que le jaune du colza déplie comme une promesse. Passés les barreaux, il y a l’espace, tout l’espace du tapis de lumière, et tout de suite après, le petit bois douillet, ensoleillé, et encadré par ses coins de ciel bleu.

Avec de tels paysages, pas étonnant que la liberté soit au fronton de nos mairies.

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