Quand passent les cigognes sur la Riolle

La palme d’or du festival de Cannes, en 1958, récompensait « Quand passent les cigognes », un très beau film russe, en noir et blanc. Comme les cigognes, noires et blanches.

En ce début d’année, au palmarès de la Riolle, les cigognes noires risquent à nouveau de se retrouver à la première place.

Il y a juste un an, nous avions publié le jugement du conseil d’Etat qui mettait un terme définitif au grotesque projet d’éoliennes à l’entrée du village de la Chapelle Blanche.

Le 22 décembre de cette année 2023, la Cour Administrative d’Appel de Versailles a prononcé l’annulation totale de l’autorisation environnementale délivrée sur le projet éolien du Petit-Pressigny, au motif que la zone est « très certainement survolée » par la cigogne noire en migration, dont le nid est situé à 6,5 km du projet éolien. La Cour a retenu la capacité de la cigogne noire de « rejoindre des zones de gagnage sur un rayon de 20 km autour de son nid », accru par la présence de « plusieurs cours d’eau » à proximité.

La cour a en outre rappelé le « très fort enjeu de conservation de la cigogne noire nicheuse » et en a tiré la conséquence qu’elle « ne permet pas qu’un risque de destruction d’un individu de cette espèce, aussi minime soit-il, subsiste. »

Ces informations capitales ont été transmises par les associations qui oeuvrent d’arrache pied sur le terrain: « l’association pour la protection de l’environnement Pressignois », et la Fédération « Vents contraires Touraine et Berry ». Qu’elles soient remerciées (et soutenues par les adhésions et dons) pour le travail réalisé.

Un tel jugement, pourrait faire jurisprudence et donner des idées aux juges qui ont entre les mains le dossier des éoliennes de Sepmes et dans lequel les cigognes noires sont encore très présentes.

Espérons!

Mais dans le même temps on apprend qu’un nouveau projet d’éoliennes est envisagé à Bournan. On croit rêver! (Fig 1).

La mairie de Bournan a informé la population: « La mairie de Bournan a reçu une déclaration de construction d’un mât de mesure du vent sur son territoire, d’une hauteur de 126 m, au sud du bourg, au lieu-dit les Bondes René près de la Ligoire et de la D 59 venant de Ligueil. Le demandeur est la société Renner Energies (ex-Windvision). Cela signifie le redémarrage du projet éolien entre Bournan et Ligueil. C’est un projet dont on entend parler depuis au moins 2017, pour lequel les 4 maires concernés avaient envoyé un courrier négatif aux promoteurs en 2021. La mairie ne peut pas s’opposer à la construction de ce mât sauf s’il y a des règles contraires dans ses documents d’urbanisme ».

Il y a donc des industriels et des politiques (?) qui peuvent imaginer 5 éoliennes à La Chapelle Blanche Saint Martin, 5 autres à Bournan et encore 5 ou 6 autres à Sepmes. Alors que notre Département est exportateur d’énergie.

Défendons notre Riolle et soutenons « l’Association de défense de l’environnement du Besland » qui porte le combat contre les éoliennes de Sepmes, et dont l’année 2024 devrait dire, si oui ou non, elles seront construites.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *